STATUT DES LIONS

Comprendre la situation difficile des lions peut être compliqué et controversé. Voici un résumé utile qui fournit des connaissances clés afin que vous puissiez informer votre entourage de la réalité dévastatrice à laquelle les lions sont confrontés aujourd’hui.

Estimation du nombre de lions sauvages en Afrique

Estimation du nombre de lions sauvages en Afrique du Sud

Estimation du nombre de lions vivant en captivité en Afrique du Sud

Nombre de pays où les lions existaient autrefois et ont maintenant disparus

Nombre de squelettes de lions exportés légalement d’Afrique du Sud en 2017 pour une utilisation en médecine traditionnelle en Extrême-Orient

Extinction totale des lions sauvages en l’absence de changements drastiques selon les scientifiques

Lions sauvages vs lions sauvages contrôlés vs lions captifs

Comprendre la situation difficile des lions peut être compliqué et controversé. Voici un résumé utile qui fournit des connaissances clés afin que vous puissiez informer votre entourage de la réalité dévastatrice à laquelle les lions sont confrontés aujourd’hui.

  • Un lion sauvage est un lion qui vit dans une zone sans aucune intervention humaine. Cela signifie qu’il est en liberté, chasse sa propre nourriture et régule ses populations. Si un lion sauvage est blessé ou malade, il mourra très probablement d’une mort naturelle. Cette description concerne les lions du parc transfrontalier du Kgalagadi, du parc national Kruger, du parc transfrontalier du Grand Limpopo, du parc national d’Etosha, du parc national de Tsavo, de Moremi et de Chobé. Ce sont de véritables zones sauvages avec de grandes étendues de terres et peu de clôtures limitant le mouvement des animaux.
  • Un lion sauvage contrôlé est né dans la nature mais dans un environnement à espace limité, par exemple une réserve animalière clôturée. En raison des limites de cet environnement, les populations d’animaux sont gérées et contrôlées. Ces lions vivent des vies similaires aux lions sauvages en termes de nourriture, ils chassent leurs propres proies. Mais ils sont soumis à des interventions humaines telles que des soins vétérinaires s’ils sont malades, une contraception si les populations deviennent trop grandes pour la région, des délocalisations et même des euthanasies. Ces animaux sont souvent munis d’un collier afin que la direction du parc puisse savoir où ils se trouvent, vérifier leur bien-être et permettre aux recherches scientifiques d’être menées.
  • Les lions élevés en captivité sont nés en captivité, souvent dans des conditions qui encouragent la reproduction fréquente des lionnes. Tous leurs besoins sont censés être assurés par les humains : assez d’eau et de nourriture ainsi que leurs besoins comportementaux et vétérinaires. L’idée que les lions élevés en captivité sont importants pour maintenir et augmenter les populations de lions sauvages est l’une des plus grandes supercheries à la fois des propriétaires de fermes spécialisées dans la chasse et du gouvernement. Une réhabilitation réussie signifierait que les lions libérés se débrouillent par eux-mêmes, mais surtout qu’ils donnent une progéniture. Il est rare, si ce n’est jamais vu, que des lions élevés en captivité soient relâchés avec succès dans la nature.

LE STATUT DES LIONS AUJOURD’HUI

  • Il reste environ 2 300 lions sauvages en Afrique du Sud, c’est l’un des sept pays où l’on pense que leur population est stable. Les lions ont été classés par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) comme vulnérables, mais ces dernières années, de nombreux scientifiques et biologistes ont fait valoir que Panthera Leo devait être considéré comme en danger.

COMMENT EST-CE ARRIVÉ?

La perte d’habitat est la plus grande menace pour les populations de lions sauvages. Au cours des 100 dernières années, les lions ont perdu 90% de leur ancienne aire de répartition.

La perte d’habitat

Une troupe de lions a besoin de vastes étendues de terre pour chasser et vivre naturellement. Les jeunes mâles parcourent de grandes distances afin de rechercher d’autres troupes de lions, cela maintient une diversité génétique au sein des populations. Le développement urbain et agricole a été salué comme la plus grande réalisation de l’humanité au cours des 100 dernières années. Cependant, ces modifications effrénées des espaces terrestres et l’augmentation exponentielle de la population humaine signifient l’anéantissement de l’habitat de la faune de notre planète.

Tuer par représailles

À mesure que les populations humaines se développent, l’espace de liberté pour la faune diminue. Même les zones protégées telles que les parcs nationaux n’ont pas de frontières appropriées, les clôtures coûtent cher et nécessitent un entretien constant. Cela signifie que des animaux sauvages, souvent des lions et des éléphants, peuvent errer dans les villages, et tuer du bétail ou détruire les récoltes de personnes particulièrement pauvres et dépendantes de l’agriculture de subsistance. Cela provoque des conflits entre la faune et ses voisins humains. Ces éleveurs, qui vivent au jour le jour, se vengent parfois lorsqu’une de leur chèvre ou un bétail précieux est tué par un lion. Lorsqu’un massacre par vengeance a lieu, une aubaine économique se présente aussi si le villageois trouve un acheteur pour la fourrure et le squelette de l’animal.

Mise à mort préventive

Une mise à mort préventive se produit lorsqu’un humain vivant à proximité des lions les tue par piégeage, par empoisonnement ou à l’aide d’une lance par exemple. Cela peut se produire même si les lions n’ont tué aucune bête. L’idée derrière cela est qu’un lion mort n’aura pas la possibilité de tuer le précieux bétail.

Commerce illégal de viande de brousse

Une autre cause du déclin des populations de lions est le commerce illégal de viande de brousse. Alors que l’espace entre les installations humaines et les animaux sauvages se réduit, les communautés rurales installent des pièges sur les territoires des prédateurs pour capturer de petits animaux sauvages à des fins alimentaires et commerciales. Les lions et les humains se disputent alors la nourriture. Lorsque ces communautés tuent des proies pour le commerce, le nombre de troupes de lions diminue car ils luttent de plus en plus pour trouver des sources de nourritures adéquates. Les zones où les proies des lions ont disparu subissent plus d’attaques sur le bétail, et même parfois sur les Hommes, que les autres.

Ce cycle dévastateur va de pair avec le problème sous-jacent de la perte d’habitat.

La cupidité humaine et l’économie des lions

LIONS ÉLEVÉS EN CAPTIVITÉ

Les humains ont mis au point une stratégie pour gagner de l’argent à chaque étape de la vie d’un lion captif. Tout commence par l’élevage des lionceaux et se termine souvent par une chasse en enclos.

Élevage intensif (âge des lionceaux : 0-1 mois)

Les fermes d’élevage de lions (plus de 200, seulement en Afrique du sud) élèvent des lions en continu pour subvenir à la fois à la demande du secteur touristique payer pour caresser et de l’industrie de la chasse en enclos. Les lionnes donnent naissance à de petits lionceaux qui, souvent dans les premières semaines, ou même dans tous premiers jours, sont enlevés à leurs mères pour qu’elles redeviennent sexuellement réceptives, pour recommencer le cycle de reproduction.

Les effets de l’élevage intensif peuvent entraîner des complications:

  • Les lionnes sont épuisées et malades car elles sont obligées de se reproduire toujours plus, sans repos entre deux portées.
  • Au fil du temps le manque de variété génétique entraîne des problèmes de santé majeurs chez les lions : des anomalies génétiques telles que des ergots sur les pattes postérieures, des cœurs à 3 cavités, des systèmes respiratoires malformés, des problèmes de digestion, des inclinaisons de la tête, des yeux qui louchent ou des malformations corporelles.
  • Un manque de soins nutritionnels et vétérinaires appropriés (tout simplement trop de lionceaux pour en prendre soin correctement).
  • Une externalisation des coûts en cédant les lionceaux excédentaires à des organisations touristiques qui proposent de caresser les lionceaux.

Interactions avec les lionceaux (âge des lionceaux 2 semaines- 6 mois)

Les lionceaux sont alors confiés à des soigneurs et des volontaires très souvent inexpérimentés qui les élèvent au biberon. Ces bénévoles et touristes bien intentionnés sont dupés en pensant qu’ils contribuent à la sauvegarde des lions. Ils croient naïvement aux annonces de réintroduction de lions dans la nature. Les lionceaux ne sont jamais relâchés dans des réserves. Ils font seulement partie d’un système économique qui permet aux éleveurs de gagner de l’argent en exploitant pleinement le potentiel des lions tout au long de leur vie. Quand les touristes payent pour faire un selfie avec un lionceau, ils participent inconsciemment aux pratiques les plus cruelles et les plus asservissantes du tourisme animal.

Promenade avec les lions (âge des lions 6 mois – 3 ans)

Quand les lionceaux atteignent environ 6 mois et qu’ils sont trop dangereux pour être en contact avec des enfants, ils sont proposés aux adultes pour les promenades avec les lions. Ces promenades sont annoncées aux touristes comme une aventure africaine naturelle, et certaines infrastructures vont même jusqu’à dire que cela prépare les jeunes lions à être relâchés dans la nature. Au moment de la rédaction de ce rapport, il n’y a eu aucune libération connue de ces lions dans la nature. Ces promenades, en attendant qu’ils deviennent assez grands pour être chassés ou vendus à un établissement qui pratique la chasse, sont donc des revenus supplémentaires pour ces infrastructures. Ces lions sont toujours de jeunes individus, ils n’ont ni crinière, ni leur taille adulte (attributs souhaités pour un trophée).  À ce stade, il est encore trop tôt pour constater les effets indésirables de la malnutrition et de la consanguinité. Les touristes ne voient donc aucune raison de s’alarmer et peuvent croire que ces lions sont en bonne santé et bien soignés.

Chasse en enclos (3 ans et plus)

Quand le lion a 3 ans, il est assez gros pour être attractif en tant que trophée de chasse. Et s’ils ne rapportent pas autant d’argent que ceux âgés de 4 ans et plus, le marché existe quand même. Ces lions seront commercialisés auprès des chasseurs étrangers en tant que trophée, ils paieront entre 15 000$ et 50 000$ pour pouvoir les abattre. Les chasseurs préfèrent les trophées de mâles, il est donc courant de trouver des groupes artificiellement formés  de 10 mâles ou plus dans les populations captives. C’est un signe qui doit mettre la puce à l’oreille, l’organisation a peut-être quelque chose à cacher.

La chasse et l’humanité ont une longue histoire commune et qu’on la soutienne ou pas, elle existe depuis des millénaires. Les pays ont des règles différentes sur la chasse aux trophées. Par exemple le Botswana et le Kenya l’ont totalement interdit. Il y a quelques décennies, ce type de chasse était une expérience d’élite, coûteuse et longue. À cette époque révolue, un chasseur sérieux passait des semaines dans la brousse avec un pisteur pour abattre un lion sauvage et probablement plusieurs autres espèces. Si le chasseur ne réussissait pas dans le délai prévu, il rentrait chez lui les mains vides. Cette façon de chasser était plus éthique dans la mesure où le lion avait une bonne chance d’échapper à son destin et que le succès du chasseur dépendait de sa patience et de son habileté. Il est également important de noter que la chasse aux trophées n’est une menace réelle pour l’espèce que si le nombre de permis de chasse accordé est trop élevé et que les plus jeunes mâles (âge idéal pour se reproduire) deviennent des cibles. C’est notamment le cas dans de nombreux pays africains qui autorisent encore la chasse aux lions.

Dans les années 1980, un nouveau phénomène a vu le jour. Les éleveurs ont réalisé qu’ils pouvaient proposer des chasses avec un taux de réussite de 100%, moins longues et dans une zone contrôlée en utilisant des lions élevés en captivité. En d’autres termes, ils pourraient s’assurer que la chasse soit organisée dans une boîte de conserve. C’est ainsi qu’est née la chasse aux lions en enclos. Elles peuvent prendre plusieurs formes mais le point commun de ces chasses est qu’il n’y aura aucune chance que le lion n’échappe au chasseur. Autrement dit, il n’y a pas de principe de chasse équitable, c’est pourtant un principe éthique auquel les chasseurs de lions sauvages adhérent. Peu important la taille de l’enclos dans lequel la chasse a lieu, le trophée est garanti à la fin. Dans certains cas, le chasseur peut même présélectionner le lion qu’il veut abattre sur un catalogue en ligne sur le site web des fournisseurs ou envoyer par email. En fonction des installations et du prix du lion à abattre, le fournisseur peut organiser une mise en scène et suivre les étapes comme s’ils traquaient un lion sauvage pour rendre la chasse mythique qu’il vend plus authentique…. sachant très bien où trouver l’animal ciblé.

Pour pouvoir chasser un lion élevé en captivité dans une zone plus grande, le lion doit être endormi par un vétérinaire qualifié pour être déplacé. Le lion endormi est alors mis dans un camp de chasse pour lui laisser le temps de récupérer, néanmoins il est parfois abattu avant qu’il ne soit complément réveillé. Les lions peuvent être appâtés avec des carcasses pour les tenir éloignés des clôtures ou peuvent être simplement abattus sur la clôture. Tout cela dépend du montant de la transaction et la qualité de la mise en scène nécessaire pour convaincre le client qu’il est en train d’abattre un lion « relativement sauvage ». Si cela ne perturbe pas trop le chasseur, il peut aussi simplement abattre le lion dans un petit enclos.

De nombreuses organisations de chasseurs affirmeront qu’ils remettent les lions captifs en situation sauvage sur une période de quelques jours à quelques mois, par conséquent le lion ne serait alors plus en enclos  ou en conserve. La chasse serait alors simplement considérée comme une chasse d’un lion élevé en captivité. Tous ces arguments sont mis en place pour créer une confusion et une diversion. Le point à retenir est que si un lion n’a aucune chance d’éviter le chasseur du fait de ses mouvements limités par les clôtures, des appâts, ou des médicaments, alors la chasse est considérée comme en enclos.

Commerce des os de lions

En 2007, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction) a proposé l’abandon progressif de l’élevage de tigres pour l’utilisation de leurs os en médecine traditionnelle. Bien que la décision de CITES n’ait pas pleinement été acceptée, cela a déclenché le développement du commerce des os de lion comme substitut aux os de tigre.

À cette époque, il y a eu une augmentation des exportations d’os de lions d’Afrique du Sud, car les éleveurs ont réalisé qu’ils pouvaient déterrer de vieux squelettes de lion et les exporter légalement vers le Laos, la Thaïlande, le Vietnam et la Chine. Avec l’expansion de la classe supérieure en Asie du Sud-Est et en Chine, on peut maintenant trouver de riches mondains offrant du vin et du gâteau aux os de lion lors d’événements sociaux.

Enfin, lors de la convention CITES de 2008, une mesure a été prise pour éliminer progressivement puis interdire l’utilisation des os de tigre dans la médecine chinoise traditionnelle. Avec une offre d’os de tigre asséchée, l’attention s’est alors tournée vers les lions pour répondre à la demande. Lorsque les propriétaires de lodges de chasse ont appris qu’ils pouvaient légalement exporter les squelettes et les transformer en grosses sommes d’agent, ils ont déterré les vieux squelettes En 2017, le gouvernement sud-africain a autorisé l’exportation de 800 squelettes de lions vers l’Asie