Une capsule temporelle de l’an 2000
Nous avons survécu à l’hystérie de la fin du millénaire, une conspiration de plus sur la «fin de l’humanité» nous épargne… Ouf.
C’est comme si le monde s’ouvrait à un domaine de possibilités illimitées. Nous sommes un monde connecté. L’information afflue, les listes s’étendent. La planète n’a jamais été aussi petite, nos options n’ont jamais été aussi nombreuses.
Avec ce sentiment de possibilités illimitées, examinons quelques tendances mondiales clés.
Au cours des dernières 20 années:
– Les voyages de loisirs internationaux doublent
– L’espérance de vie augmente de 5,2 ans
– Les humains consacrent environ 4 à 5 heures de temps disponible dans leur journée aux réseaux sociaux et aux divertissements numériques
– Le taux d’obésité double
– La dépression et l’anxiété montent en flèche, touchant un adulte sur dix dans le monde et entraînant un million de décès par suicide chaque année
– Nous vivrons 19 des 20 années les plus chaudes sur terre (à l’exception de 1998)
La population mondiale augmente de 30% (de 6,1 milliards à 7,8 milliards de personnes).
Le nombre de lions dans la nature est divisé par deux entre 2000 et 2020.
En 40 ans, les populations sauvages de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons diminuent de 68%.
Qu’est-ce qui nous est arrivé?
Comment tant de choses peuvent-elles arriver si vite? Nous vivons plus longtemps, mais nous sommes plus tristes et plus anxieux. Nous avons fait des progrès incroyables dans le domaine de la médecine, mais nous sommes plus malades. Les progrès technologiques ont créé une culture de praticité, mais nous avons moins de temps dans la journée pour effectuer des activités sociales normales. Que s’est-il passé ? Et qu’est-ce qui nous attend pour les 20 prochaines années?
Sommes-nous trop nombreux?
Il est facile d’expliquer la catastrophe écologique en montrant du doigt les populations grandissantes des pays les plus pauvres. «Il y a trop de monde et pas assez d’espace», disons-nous. Mais devrions-nous attribuer la sombre situation écologique uniquement à la croissance de l’agriculture dans les forêts tropicales, au commerce de la viande de brousse et à la pression croissante sur la Terre pour faire place à plus de gens? Oui, toutes ces questions sont très préoccupantes, mais comme mentionné dans la newsletter précédente (lien vers «En guerre contre tous»), l’impact environnemental des nations les plus riches dépasse largement celui des nations pauvres. Aujourd’hui, un enfant né aux États-Unis produira 160 fois plus d’émissions de carbone qu’un enfant né au Niger, en Afrique (source, Population Matters).
Si vous suivez ce cheminement et traversez ces vastes questionnements, allant des problèmes de population aux problèmes d’habitat, en passant par l’éducation des femmes, l’absentéisme à l’école, le sel dans l’alimentation des écoliers, vous vous rendez compte que nous sommes tombés dans « le trou de ver ». Les solutions que nous imaginons pour régler les problèmes du monde peuvent être à des années-lumière des moyens les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique.
Beaucoup de réponses peuvent être trouvées dans « le trou de ver » nuancé d’un problème.
D’où vient « le trou de ver » nuancé ?
Le problème avec la nuance, c’est que cela peut être ennuyeux, et ce n’est jamais simple.
Il est préférable de savoir quoi et qui blâmer pour les malheurs des deux dernières décennies, plutôt que de passer au crible le bourbier de facteurs complexes qui nous ont conduits à cette situation.
Avec le drame de la pandémie de Covid-19 en 2020 et tous les regards tournés vers les élections présidentielles américaines, il semble, maintenant plus que jamais, qu’il y ait un match flagrant entre des perspectives trop simplistes et polarisées : la gauche contre la droite, les alarmistes du coronavirus contre les rassuristes. Nous nous renvoyons des insultes comme «socialistes radicaux», «moutons» et «flocons de neige». C’est NOUS contre EUX. Plus que jamais, nous sommes anxieux, nous sommes divisés… nous cherchons désespérément une explication simple.
À la Fondation, nous nous sentons souvent dépassés par les crises auxquelles notre monde naturel est confronté. Nous aimons les lions et voulons qu’ils puissent exister. Nous aimerions avoir une réponse simple où nous pourrions blâmer un seul ennemi, et c’est tentant. Mais nous croyons fermement que « le trou de ver nuancé » est un cheminement qui doit être entrepris pour progresser dans la préservation des habitats naturels et de la faune. Nous ne pouvons pas aimer la faune et ignorer les problèmes humains. Nous ne pouvons pas rejeter la faute uniquement sur les chasseurs ou les braconniers. Nous ne pouvons pas sauver et héberger tous les lions en captivité. Nous savons que nous n’avons pas les réponses, mais nous savons que nous devons considérer ce monde comme la somme de toutes ses parties complexes.
De quel côté sommes-nous?
Cet article est lui-même, un peu « un trou de ver » et si vous êtes encore en train de nous lire, nous tenons à vous remercier d’être descendu dans ce « trou » avec nous. En conclusion, nous voulons que nos sympathisants comprennent que nous ne voulons pas choisir un côté ou l’autre. Nous ne voulons pas laisser la politique et les opinions nous aveugler sur des solutions viables susceptibles d’aider la cause des lions. Nous parlons souvent de la façon dont tout est interconnecté dans la nature, pour nous les humains sont également interconnectés. Et nous considérons que l’éloignement entre les humains et la nature, et entre les humains, est probablement l’un des plus grands mal de notre temps.
Nos décisions de consommation comptent. Ce que nous nous disons en ligne est important. Être gentil les uns envers les autres compte. La coopération et l’empathie sont importantes. Nos votes comptent. Réfléchir aux 20 dernières années et avoir de l’espoir pour l’avenir compte. Dans les prochains mois, nous allons lancer une campagne dans laquelle nous vous demanderons de faire quelque chose qui compte. Nous espérons que vous vous joindrez à nous.